Vacances Toussaint / 3ème étape : Bora-Bora, la "Perle du Pacifique"

Publié le par Matthieu


 

Cette fois c'est moi qui m'y colle (Matthieu), et vus les commentaires que vous avez déjà pu faire sur le talent de conteur de Cécile, je ne vous cache pas que j'ai la pression !

 

3ème jour (après-midi) - 29 octobre

Après Raïatea et Tahaa, nous poursuivons nos vacances par une incursion sur la célèbre Bora-Bora. Cette île est de loin la plus mondialement connue de toute la Polynésie Française... Et pour cause : un splendide lagon aux eaux turquoises bordé par de magnifiques motus aux plages de sable blanc.


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 source : Le Tahiti Traveler - http://www.letahititraveler.com

Pourtant, Bora semble aujourd'hui payer cette notoriété ! Les grands groupes hôteliers ont colonisé les plus beaux motus en y bâtissant des établissements  de luxe aux tarifs prohibitifs : le petit fare sur pilotis baignant dans le lagon se négocie aux alentours de 250-300 € la nuit,  ça casse un peu le mythe.

De plus, il semble que la population locale se soit lassée des ces flots de touristes, ils en auraient perdu leur sens de l'accueil. Enfin, ce sont les commentaires que nous pouvions lire dans les guides ou entendre de nos amis durant la préparation de ce petit voyage. Nous avons donc cherché à raccourcir autant que possible cette étape mais les contraintes logistiques liées aux transports nous imposaient un séjour de deux journées complètes et trois nuits.

 

Faire le trajet entre Raïatea et Bora en avion peut paraître ridicule (une vingtaine de km)... Et bien, ça l'est : on enregistre les bagages, on attend, on attend, Iban explore l'aéroport, Maïlis souhaite qu'on lui achète des colliers de coquillages, on attend, l'avion arrive, on nous appelle pour l'embarquement, on s'installe dans l'avion, on décolle et, roulement de tambour, on se pose ! La durée du vol n'excède pas 15 minutes. Et il faut encore récupérer les bagages. Le ferry ne met qu'une heure, mais la fameuse course de pirogue Hawaiki Nui mobilise l'ensemble des navires.

Il faut tout de même positiver, le survol des îles nous offre un spectacle grandiose.

 
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L'aéroport de Bora est construit sur un motu et est donc bordé par une jolie plage mais déjà on commence à cerner le paradoxe de cette île : des comptoirs au nom des grands hôtels jalonnent le hall, un personnel tiré à quatre épingles se charge de récupérer leurs clients pour les guider vers les navettes privées des hôtels. On comprend alors qu'il y a forcément un fossé entre les locaux qui vivent sur l'île principale mais qui travaillent dans ces hôtels et ces visiteurs profitant d'infrastructures luxueuses de l'autre coté du lagon et qui généralement ne le traverseront pas durant leur séjour.

 

Nous, nous avons choisi une solution intermédiaire, il existe un pôle hôtelier sur l'île : la pointe Matira. De petits hôtels, des pensions et quelques établissements plus huppés s'y mélangent le long d'une très belle plage de sable blanc. Cécile a réussi à nous trouver un joli bungalow à quelques encablures de cette plage. Pour nous y rendre il nous faut prendre la navette publique puis un truck (camion aménagé en bus) qui nous déposera devant la pension Temanuata.

Un sketch nous y attend ou plus exactement Martine nous accueille ! Cette pension a pour particularité d'être divisée en deux parties : la principale où nous rencontrons Martine, et la seconde un peu excentrée où se situe notre bungalow.

L'accueil est chaleureux ; pourtant cette brave dame ne semble pas en pleine possession de ses moyens, et Martine n'a pas vraiment une tête à sucer de la glace. Elle commence par appeler une jeune fille qui est censée rappliquer dans l'instant pour nous conduire à nos pénates et en attendant son arrivée, elle essaie de maintenir une conversation :

- Vous savez, vous avez des vélos avec le bungalow, vous êtes à moins de 10 minutes de la supérette... C'est pratique.

- Vous pouvez venir ici pour les photos de coucher de soleil, l'accès se fait par là.

- Vous nous aviez demandé des sièges enfants pour les vélos ? J'espère que c'est bon, vous n'êtes qu'à 10 minutes de la supérette.

- C'est vous qui avez un lit bébé ? Parce que on en a mais comme vous m'avez dit que vous emmeniez le vôtre... Je vous ai parlé des couchers de soleil ?

 

Elle lance ces phrases sans attendre vraiment de réponse, puis après un silence de trois secondes, elle s'empresse de nous les relancer dans un ordre différent. Au début, je ne prête pas trop attention à ses discours, mais au bout de la 5 ou 6èmeévocation des vélos et du temps de parcours vers la supérette je commence à me marrer. Cécile qui est face à elle se mord les joues pour ne pas exploser de rire, même Maïlis commence à la regarder avec un drôle d'air.

Personnellement, l'idée d'un malaise m'a presque effleuré mais Cécile, profitant des enfants pour  s'éclipser m'a laissé poursuivre cette conversation surréaliste avec Martine : le lit bébé, les sièges vélos, la supérette, le coucher de soleil... Elle ne s'est arrêtée qu'à l'arrivée de notre taxi.

 

Nous n'avions pas vraiment prévu de programme particulier pour ce court séjour. Le tour de d'une île assez marécageuse n'est pas tellement engageant et la principale attraction à Bora est de toute évidence son lagon et ses eaux turquoises.



4ème jour - 30 octobre


Nous passons donc notre première journée sur une plage de carte postale presque déserte. Iban et Maïlis profitent de la baignade dans une eau transparente à 28°. Ils ne bouderont pas leur sieste après le repas pris dans un snack sur la plage. Pendant que Cécile se rend en vélo, en 10 minutes à la supérette pour y faire quelques courses.

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5ème jour - 31 Octobre


Par contre pour notre deuxième journée, je dois avouer qu'une excursion en catamaran pour profiter pleinement du lagon me tentait assez. Mais c'était oublier nos rameurs et leur pirogue. L'arrivée de la course a lieu sur la plage de la pointe Matira et cet évènement annuel est l'occasion pour tous les fans de va'a et pour les locaux de faire une gigantesque fiesta sur la plage. De fait, il n'y aura aucune sortie catamaran ce jour là.

Lorsque nous arrivons à la plage, celle-ci est méconnaissable. Paisible et déserte la veille, elle est  aujourd'hui bondée et le coin ombragé se dispute âprement. Les gens sont installés en famille ou entre amis autour d'énormes glacières : la plus petite pour le pique-nique et les plus imposantes pour garder la bière au frais.

Sur l'eau, une bonne centaine d'embarcations se masse autour du site d'arrivée. Les bateaux sont surchargés tant par leurs équipages que les cargaisons d'alcool embarquées.

En fait, cette manifestation sportive offre surtout l'occasion d'une bonne grosse beuverie généralisée. Tout le monde picole : hommes, femmes et ados éclusent des hectolitres de bière. Un peu comme la fête de la musique chez nous, mais le caractère familial de cette gigantesque biture confère une atmosphère très bon enfant. Bon, certains, déjà bien ivres devront patienter l'année prochaine pour voir une pirogue passer, et encore à condition d'y aller plus doucement sur la bouteille.

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Nous avons donc regardé l'arrivée de cette course, pour la 4èmeannée consécutive l'équipe Shell Va'a remporte l'étape et cette édition. Maïlis a passé l'essentiel de sa matinée dans l'eau en compagnie d'autres enfants. Et personnellement, je me suis retrouvé à discuter avec deux soiffards installés juste derrière nous.

Leur conversation était passablement embrumée mais le plus marrant des deux nous a quand même beaucoup fait rire en déclarant au sujet de Cécile :

- C'est ta femme ? Elle est très belle, ta femme !

On se marre, on dit merci et je lui rétorque en désignant du doigt un groupe de jeunes filles :

- Les filles d'ici sont très jolies aussi...

Et là du tac au tac, le pochtron de répondre en regardant Cécile :

- Non, non, je veux une française, parce qu'ici, elles ne restent pas dans cet état longtemps (remplacer cet état par fine, menue...)

Imparable ! La vérité sort aussi parfois de la bouche d'un type saoul à souhait. Nous trinquerons donc quelques gorgées de rhum pour entériner cette déclaration.

La journée s'est passée sans que la fête ne perde en intensité : barbecues improvisés par là, autoradios survitaminés  ici, ou groupes se relayant autour des ukulélés, avec une même constante : assécher les stocks de bière de l'île.

 

Le lendemain matin, alors que nous nous préparons au départ pour Maupiti, on croisera quelques fêtards pas encore couchés, carburant toujours à la Hinano. C'est une des caractéristiques des polynésiens, on sait quand ils commencent à faire la fête mais pas quand ils s'arrêteront ... !

 
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On compte bien revenir à Bora-Bora, la Perle du Pacifique, car on a à peine eu le temps de la découvrir ... Et la prochaine fois, on essaiera d'éviter la course de va'a !

Publié dans BORA-BORA

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A
Bravo Matthieu et merci pour la visite commentee, j'attendais ton premier article et je me souvenais d'une réunion parents /prof quand tu étais en 3eme...
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